Considérée comme l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe, l’Abbaye de Fontevraud est la nécropole des premiers Plantagenêts qui, de ducs d’Anjou, sont devenus ducs de Normandie, ducs d’Aquitaine puis Rois d’Angleterre pendant plus de trois cents ans.
Informations pratiques
Jours et horaires d’ouverture :
- 24 janvier – 28 Février : 10h – 17h
- 1er mars – 30 juin : 9h30 – 18h30
- 1er juillet – 31 Août : 9h30 – 19h
- 1er Septembre – 31 Octobre : 9h30 – 18h30
- 1er Novembre – 31 Décembre : 10h – 17h
Contact :
- Tel : 02-41-51-73-52
- Site officiel : http://www.abbayedefontevraud.com/
Histoire de l’Abbaye royale de Fontevraud
Le monastère de Fontevraud fut créé, en 1101, par Robert d’Arbrissel (vers 1047-1117). Après avoir vécu en ermite dans la forêt de la Mayenne, Robert d’Arbrissel reçut l’ordre du pape Urbain II de prêcher dans l’ouest de la France.
C’est ainsi qu’avec ses disciples, composés d’hommes et de femmes, il décide de fonder un monastère original. Face au succès de cette communauté croissante, Robert d’Arbrissel décida de créer un lieu où les hommes et les femmes pourraient vivre ensemble, sans scandale.
L’abbaye de Fontevraud fut alors bâtie de façon à accueillir une communauté double, vivant dans des espaces séparés. Ainsi, l’Abbaye sera constitué de quatre ensembles hébergeant chacun un groupe distinct : le Grand Moûtier pour les religieuses, Saint-Madeleine pour les femmes mariées ou veuves se retirant du monde, Saint-Lazare pour les lépreux et les malades, et Saint-Jean-de-l’habit, le couvent des moines.
Chacun de ces couvents étaient donc autonomes possédant sa chapelle, son cloitre, sa salle capitulaire, son réfectoire, son dortoir et ses fours. Cependant, la deuxième particularité voulue par Robert d’Arbrissel pour l’Abbaye de Fontevraud fut qu’elle soit dirigée par une abbesse, dont le pouvoir s’étendait à toutes les possessions de l’ordre.
Le premier protecteur du site, le seigneur de Montsoreau était réputé comme étant un féministe avant l’heure, ce qui attira de nombreuses femmes nobles. Ainsi, grâce à ces femmes issues de riches lignées, l’Abbaye de Fontevraud bénéficia de dons importants et de puissantes protections. On peut par exemple citer la duchesse de Bretagne, Ermengarde d’Anjou, laquelle fit venir son frère, Foulque V d’Anjou, qui sera un grand donateur pour l’Abbaye.
Son successeur à la tête de l’Anjou, Henri II Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, sera un bienfaiteur important de l’Abbaye de Fontevraud. Marié à Aliénor d’Aquitaine, ce dernier va régner sur toute la moitié ouest de la France. Aliénor et Henri II feront de l’Abbaye de Fontevraud la nécropole royale des Plantagenêt.
Une dizaine de Plantagenêt seront enterrés dans l’Eglise Abbatiale tels qu’Henri II, Aliénor d’Aquitaine, Richard Cœur de Lion ou Isabelle d’Aquitaine, femme de Jean sans Terre. L’abbaye connaîtra un grand essor au XIIe siècle pour être à la tête de 123 fondations à la fin du siècle, celles-ci étant principalement réparties dans les terres des Plantagenêt, du Berry et du Limousin.
L’Abbaye de Fontevraud, comme ses sœurs, sont régies par quatre grandes règles : la chasteté, l’obéissance, le silence, la pauvreté. Pendant la Guerre de Cents Ans, l’Abbaye souffre de la crise qui touche les ordres contemplatifs et l’Ordre fontevriste s’affaiblit, plusieurs de ses prieurés comptant plus que deux ou trois religieux.
Le monde religieux connaît un renouveau important à la fin du XVe siècle qui relancera l’Abbaye. De plus, le site est le refuge des reines répudiées, des filles royales ou de grandes familles, qui de gré ou de force, se retirent du monde, ce qui favorise les relations avec le roi de France qui en devient le principal protecteur.
De 1115 à 1789, 36 abbesses se succèdent à la tête de l’Abbaye, la moitié étant de sang royal, dont cinq de la maison de Bourbon. Ainsi, parmi les Abbesses importantes, on peut nommer Renée de Bourbon qui parvient, vers 1504, grâce à l’appui du pape, à obtenir la pose d’une grille (entre la croisée du transept et la nef) et la construction d’un mur d’enceinte de 1,3km et de 6 mètres de haut pour empêcher tout contact avec le monde extérieur.
Il y aussi Jeanne-Baptiste de Bourbon, fille légitime de Henri IV, ou l’abbesse Gabrielle de Rochechouart de Mortemart (sœur de Madame de Montespan), à qui Louis XV confie l’éducation de ses quatre filles cadettes. En effet, au XVIIe et XVIIIe siècle, avec l’affirmation de la monarchie absolue, les échanges entre l’Abbaye et le roi sont étroits.
Alors, l’Abbaye de Fontevraud devient à nouveau une Abbaye royale et elle accueille en pensionnat de jeunes filles nobles ou de sang royal. Après la révolution, un décret ordonne en 1792, le départ des religieuses et la dernière à partir sera l’Abbesse Julie-Gillette de Pardaillan d’Antin.
En 1793, l’Abbaye est pillée et les sépultures violées. Le site de l’Abbaye de Fontevraud, devenu propriété de l’Etat, est mis en vente mais ne trouve pas acquéreur.
En 1804, Napoléon Ier signe un décret qui transforme l’Abbaye en établissement de détention, tout comme celles de Clairvaux et du Mont-saint-Michel. La prison a reçu jusqu’à 1750 détenus et fut un lieu d’incarcération mixte jusqu’au milieu du XIXe siècle. Devenue lieu de mémoire et d’histoire en 1963, seul les bâtiments de « la Madeleine » conserve une trentaine de prisonniers jusqu’en 1985.
Nous avons aimé
- Les gisants de Henri II Plantagenêt, Aliénor d’Aquitaine et Richard Coeur de Lion
- Les cuisines romanes
- La salle capitulaire avec ses fresques et sa porte cisellée
- La nef de l’abbatiale
Les autres monuments à visiter aux alentours de l’Abbaye de Fontevraud :
- Château de Saumur
- Forteresse de Chinon
- Château de Brézé
Photos de la plus grande cité monastique d’Europe
Pour voir plus de photos de l’Abbaye de Fontevraud : Photos