Le château de Blois a connu une histoire très riche au fil des siècles. L’architecture du monument nous permet de retracer les grandes époques de cette histoire avec la grandiose salle médiévale des Etats Généraux, la délicate aile Louis XII, l’aile François 1er avec son escalier majestueux et enfin l’aile Gaston, esquisse d’un immense palais inachevé.
Informations pratiques
Jours et horaires d’ouverture :
- du 02 janvier au 30 mars : ouvert tous les jours de 10h à 17h
- du 31 mars au 30 juin : ouvert tous les jours de 9h à 18h30
- du 01er juillet au 31 août : ouvert tous les jours de 9h à 19h
- du 01er septembre au 04 novembre : ouvert tous les jours de 9h à 18h30
- du 05 novembre au 31 décembre : ouvert tous les jours de 10h à 17h
Contact :
Téléphone : 02-54-90-33-33
Site web : http://www.chateaudeblois.fr/
- Fermé les 25 décembre et le 1er janvier
Une possession des comtes de Blois
Un château est attesté à Blois dès le IXe siècle et ce château, très certainement en bois, est reconstruit par le comte de Blois, Thibaut le Tricheur (910 – 977).
Les comtes de Blois sont de puissants féodaux à la tête d’un ensemble géographique comprenant la région de Blois, de Chartres et la Champagne. Avec les comtes d’Anjou, ils sont les grands comtes de la Vallée de la Loire. Parmi les grands comtes d’Anjou, le plus illustres est Foulques Nerra. Néanmoins, les comtes de Blois ne sont pas en reste car Etienne II Henri de Blois épouse Adèle en 1180, fille de Guillaume le Conquérant, roi d’Angleterre (1066-1087). Le fils du comte de Blois et de la fille du Conquérant, Étienne, sera une royale personne puisqu’il fut roi d’Angleterre entre 1135 et 1154.
En 1152, les comtes de Blois abandonnent la région du Val de Loire afin de privilégier leur implantation en Champagne. C’est ainsi que la dynastie royale anglaise des Plantagenêts prend un ascendant important pour dominer la Vallée de la Loire à partir de 1154 et ce, jusqu’en 1189 lorsque le roi de France Philippe II Auguste reprend le dessus sur ses rivaux anglais (voir le Château de Langeais).
En 1230, le château de Blois passe aux mains de la famile de Châtillon. Celle-ci continue la transformation du château pour en faire une des plus belles places du Royaume de France selon un chroniqueur du XIVe siècle.
Louis XII, un roi fidèle à Blois
En 1391, Guy Châtillon revend le château de Blois à Louis de France, duc d’Orléans (1371-1407) et frère du roi de France, Charles VI le Fou (règne de 1380 à 1422). Durant la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, Louis d’Orléans est assassiné sur ordre du Duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Blois échoit donc au fils de Louis de France, Charles d’Orléans (1394 – 1465). Ce dernier est fait prisonnier par les Anglais lors de la bataille d’Azincourt en 1415. Captif pendant 25 ans, il survit grâce à son amour de la poésie et il rentre en France en 1440, alors âgé de 46 ans.
A 50 ans, Charles d’Orléans épouse Marie de Clèves, jeune demoiselle de 14 ans. Marie donne un fils à Charles d’Orléans, qui a pourtant un âge avancé de 68 ans. Leur fils sera connut sous le nom de Louis XII, roi de France de 1498 à 1515.
Né en 1462, Louis XII succède donc à Charles VIII, mort sans héritier en 1498, à la tête du Royaume de France. Il se remarie avec Anne de Bretagne, répudiant, avec l’accord du Pape, la maladive Jeanne de France, soeur de Charles VIII et fille de Louis XI (roi de 1461 à 1483). Dès son avènement sur le trône de France, Louis XII reste fidèle à Blois. Il fait donc stopper les travaux entrepris par Charles VIII sur le château d’Amboise pour faire venir les artistes Italiens travaillant sur le chantier d’Amboise à Blois. C’est ainsi que Louis XII fait bâtir l’aile du château de Blois portant son nom entre 1498 et 1503. Cette aile, réalisée par l’architecte Colin Biart, est remarquable avec son style gothique flamboyant et sa façade en briques rouges.
La façade du château de Blois : on remarque 2 fenêtres à balcon, à gauche était la chambre de Louis XII. Celui-ci est représenté à cheval dans une niche au dessus du portail flamboyant de l’entrée principale du château. Cette statue équestre de Louis XII est une copie exécutée en 1857 par Seuvre. En dessous de celle-ci, on peut apercevoir son emblème, le porc épic ainsi que les monogrammes de Louis XII (à gauche) et d’Anne de Bretagne (à droite).
Louis XII meurt en 1515 sans héritier mâle et son cousin François Ier, marié à sa fille Claude de France, lui succède. François Ier et Claude de France auront 7 enfants et resteront très attachés à Blois. Après avoir fait bâtir l’aile François Ier du château entre 1515 et 1524 dans un style renaissance, François Ier (roi de 1515 à 1547) abandonne Blois suite au décès de Claude de France, en 1524, alors qu’elle n’a que 25 ans.
Le château de Blois, théâtre de l’assassinat du Duc de Guise
Le château de Blois est ensuite le théâtre des fêtes, des amours, des drames et des intrigues sans fin qui marquent les règnes d’Henri II (roi de France de 1547 à 1559), de sa femme Catherine de Medicis, et de leurs 3 enfants, tous devenus roi. Particulièrement sous le règne d’Henri III (roi de 1574 à 1589) lors duquel deux états généraux se tinrent à Blois en 1576 et surtout en 1588. Pour ce dernier, 500 députés furent réunis et le tout puissant chef de la Ligue, Henri de Guise (1550-1588), comptait obtenir d’eux la déchéance du roi, ou au moins son entière soumission. Sentant le vent de la révolte gronder, Henri III fait assassiner le duc de Guise au château de Blois le 23 décembre 1588, ce qui fait dire au roi : « Maintenant, je suis roi ». Huit mois plus tard, le moine fanatique Jacques Clément, assassine le roi de France Henri III, le 1er août 1589, ce qui met fin à la Maison Capétienne Valois qui aura régné sur la France entre 1328 et 1589.
Le Château de Blois est de nouveau au coeur de l’Histoire de France lorsque, en 1617, Marie de Medicis, veuve du roi Henri IV (règne de 1589 à 1610), est assignée à résidence à Blois par son fils le roi de France Louis XIII (règne de 1610 à 1643). Ceci afin d’éloigner une mère trop encombrante du gouvernement. Et, malgré un certain embonpoint, Marie de Medicis réussit à s’enfuir du château en 1619, s’échappant par une fenêtre à l’aide d’une échelle de corde. Néanmoins, sur l’entremise du puissant Cardinal de Richelieu, la mère et le fils se réconcilient.
L’esprit de grandeur de Gaston d’Orléans
Louis XIII donne en 1626 les duchés d’Orléans et de Chartres, ainsi que le comté de Blois, à son frère Gaston d’Orléans (1608-1660) afin d’éloigner un frère conspirateur. En 1634, réconcilié avec le « Juste » (Louis XIII), Gaston a le projet de transformer le château de Blois en un immense palais, selon les plans de l’architecte François Mansart. Pour cela, il souhaite faire table rase de l’ancien château. Les travaux débutent en 1635,mais finalement seule l’aile Gaston d’Orléans est construite, inachevée, sur l’ancien emplacement du logis d’Anne de Bretagne. Ce projet grandiose, mais destructeur pour l’ancien château, est stoppé par la naissance du dauphin, fils de Louis XIII, en 1638. La naissance du futur Louis XIV (roi de 1643 à 1715) stoppe net la prétention au trône de Gaston d’Orléans, le ménagement de Richelieu à son égard et perd son crédit financier dû à son rang de premier héritier de la couronne.
Le château est transformé en caserne de 1788 à 1845. Puis l’architecte Félix Duban (1798-1871) restaure les appartements du château de Blois, entre 1843 et 1869, selon la distribution idéale d’un appartement royal de la fin du XVIe siècle. Félix D
uban s’occupera également des restaurations de la Saint Chapelle de l’Ile de la Cité, du château de Fontainebleau et d’une partie du Louvre.
Des éléments architecturaux uniques
La salle des États Généraux : c’est la partie la plus ancienne du château (13e siècle) et, à l’origine, dans l’ancien château, elle servait de salle seigneuriale aux Comtes de Blois. C’est la plus grande salle civile gothique du début du XIIIe siècle conservée en France. On remarquera la monumentale cheminée et la rangée de colonnes supportant les 2 voutes en berceaux juxtaposés. Cette salle servit à la réunion des Etats Généraux en 1576 et 1588, qui était une assemblée rassemblant les 3 ordres de la population : le clergé (oratores), la noblesse (bellatores) et le tiers états (laboratores).
L’escalier François 1er : triomphe de la mode italienne, celui-ci monte dans une cage octogonale à demi engagé dans la façade. La cage est évidée entre les contreforts et forment une série d’où la cour assistait à l’arrivée des grands personnages. Dans les éléments décoratif de cet escalier, on peut voir les emblèmes royaux de François 1er : la salamandre ainsi que les lettres F et C couronnées, qui font référence au couple royal François 1er et Claude de France.
La façade des loges : façade à loggia rappelant le palais ducal à Urbino et les loges vaticanes de Bramonte. Néanmoins, la construction en fut différente car les maçons français ont creusé des loges dans une épaisse muraille, profonde et aux parois concaves, créant l’illusion d’une vraie arcade.
Ce que nous avons aimé !
- Les différents styles architecturaux du château
- La salle des États Généraux
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